Cela fait quelques jours maintenant, même si j'ai l'impression qu'il s'agit de mois, que j'ai terminé les corrections d'Opale et je travaille avec beaucoup de plaisir sur Sidoine. Cette fois, l'histoire est bien engagée et une amie m'a fait la bonne surprise d'aimer les premiers chapitres écrits. Bien sûr, je ne doute pas qu'il y aura encore du travail mais au moins, elle ne s'est pas ennuyée à la lecture de Sidoine. :) C'est énorme !
L'histoire de Sidoine se déroule dans un monde médiéval fantastique sans grande surprise, pour l'instant. Mais il faut savoir que décrire un monde médiéval, même fantastique, même standard, n'est pas de tout repos pour l'auteur. Et ceci est essentiellement dû à des questions de vocabulaire... j'en ai fait l'expérience avec les corrections d'Opale.
Quand on fait vivre les personnages d'un monde médiéval fantastique, on prend bien garde à ce qu'ils n'utilisent pas d'objets d'une autre époque. Il est assez aisé de ne pas y placer de montres, d'ordinateurs, de voitures ou autres gadgets. De même, dans les propos échangés, on doit faire attention à ne pas utiliser d'expression de notre époque. "C'est cool, mec. C'est trop de la balle de te rencontrer." ne permettra pas à vos lecteurs une immersion complète dans votre époque. Il vaudrait mieux un "Il m'est heureux de faire votre connaissance, messire." Jusque là, c'est l'évidence. Là, où ça se complique, c'est dans les descriptions. Parce que là non plus, il ne faut pas avoir de référence à notre époque. On évitera par exemple de dire qu'un arbalétrier fait feu. Mais on peut pousser encore un peu plus le raisonnement. Lors des corrections d'Opale, on m'a demandé, à juste titre, de retirer le mot "paranoïaque" des passages opaliens. D'abord rétive, j'ai réalisé que c'était un mot psychiatrique et très actuel, et je l'ai donc supprimé du texte, en compagnie d'autres termes du même acabis.
Dans le même ordre d'idée, il faut bien choisir le vocabulaire pour rendre une atmosphère particulière. Pour une scène d'horreur, on évitera d'utiliser des termes doux, on cherchera des mots agressifs. En caricaturant, on ne dira pas que "le diable est joli" mais que 'le diable est d'une infernale beauté", par exemple. Des auteurs comme Jérôme Noirez ou Catherine Dufour sont des modèles dans le genre. Il suffit de lire quelques mots de leur prose pour se sentir instantanément dans le milieu décrit.
Ce choix de termes représente un gros travail pour l'auteur mais un plaisir évident pour le lecteur qui se sentira complètement immergé dans l'histoire racontée et qui, avec un peu de chance, en redemandera. :)
Sur ce, je vais reprendre mon travail sur Sidoine. Un guet-apens m'y attend. :)